Comment j'ai réussi à partager une vision claire grâce à mon camarade de classe aveugle

23 novembre 2022

par

Pauline Soares

Grâce à vos explications, je peux enfin comprendre.

Oh, je vois, c'est ça !

Vous l'expliquez si bien.

Aussi loin que je me souvienne, j'ai entendu beaucoup de ces phrases de la part de personnes dans ma vie personnelle et professionnelle et je ne leur ai jamais accordé de crédit particulier.

Lorsque j'ai commencé ma carrière dans l'hôtellerie, j'étais régulièrement chargée de la formation des nouveaux employés, en veillant à ce que l'information soit diffusée à tous les membres de l'équipe, y compris ceux qui étaient en vacances, les week-ends, ceux qui travaillaient la nuit, et ceux qui occupaient des postes subalternes ou supérieurs. La vie ne s'arrête jamais dans les hôtels !

Pendant cette période, j'ai découvert que les gens venaient naturellement vers moi pour me demander des nouvelles, des explications ou en cas de crise. Il semblait que ma façon de rétablir une situation, une procédure, ou autre, était appréciée.

Parallèlement, j'ai toujours fait quelque chose que ma famille et mes amis ignoraient. Depuis l'âge de cinq ans, je fais de l'équitation. Les chevaux... peu de gens connaissent leur écosystème, leurs valeurs, leur vocabulaire. Les humains ont eu du mal à comprendre que j'adopte une attitude éthologique à l'égard de mon cheval.

Plus tard, j'ai choisi de commencer ma carrière dans l'hôtellerie de luxe. J'ai commencé à travailler dans des établissements où ma famille n'osait pas entrer. Puis j'ai rencontré mon mari, qui est portugais et qui, à l'époque, ne parlait que quelques mots de français.

Tout cela pour dire que j'ai été régulièrement amené, dans tous les aspects de ma vie, à adapter et à expliquer des choses plus ou moins complexes à des personnes différentes et même à des espèces différentes !

Un jour, je me suis arrêté et je me suis interrogé : Qu'est-ce que je fais pour que les gens comprennent mieux un concept que lorsqu'il est expliqué par quelqu'un d'autre ?

La réponse que j'ai trouvée à cette question n'est pas mon beau sourire, mais une expérience enrichissante que j'ai vécue au collège. Vers l'âge de 13-14 ans, j'avais un camarade de classe nommé Nicolas, qui était aveugle. En discutant avec lui, nous avons tous naturellement pris une nouvelle habitude : celle d'expliquer.

Nous avons dû oublier de dire "ceci", "cela", "ici", "là", ou même les haussements d'épaules et les hochements de tête.

Nous devions enrichir nos phrases, donner un contexte et penser en dehors de nos références visuelles. Nous l'avons fait dans toutes les disciplines : en mathématiques, en anglais, en sciences, ou même lors de notre voyage à Rome avec notre professeur de latin.

De plus, nous avons créé un lien solide et authentique d'humain à humain, basé sur la confiance. Nous avons guidé Nicolas d'un point A à un point B à l'école, et il s'en est remis à nous pour tout ce que nous lui avons dit, qu'il s'agisse de la composition de son assiette ou de la place que nous lui avons proposée pour s'asseoir.

Maintenant que j'ai progressé sur le chemin de ma vie, et compte tenu du contexte de 2022, je pense qu'il est essentiel d'être capable de s'exprimer clairement et de manière compréhensible pour la diversité de notre public tout en créant des relations de confiance. Surtout dans le domaine professionnel, où beaucoup d'entre nous sont dispersés géographiquement et ne peuvent pas partager un espace commun, s'asseoir les uns à côté des autres.

Aujourd'hui encore, lorsque je me débats avec un sujet technique, je l'explique à quelqu'un qui ne connaît pas le domaine. Il s'agit parfois de ma mère, de ma tante, de mon mari ou de mon chien (qui n'est d'ailleurs pas toujours docile). Après l'avoir expliqué, je lui demande de me dire ce dont il se souvient et ce qu'il a compris. Et ça marche ! Il y a quelques jours, ma mère m'a raconté qu'elle avait récemment expliqué à ses collègues comment fonctionne le "cloud" et où sont stockées les données. Elle a pu le faire grâce à l'analogie du garde-meubles que je lui ai donnée.

Je lui ai dit que les données sont comme des objets. Parfois, vous en avez plus que votre maison ne peut en contenir, ou vous voulez qu'elles soient accessibles à quelqu'un d'autre. Vous pouvez alors louer une boîte plus ou moins grande pour stocker vos affaires, vous y rendre quand vous le souhaitez et donner une clé de cadenas à quelqu'un d'autre. J'ai étendu cette image à mes collègues en expliquant à certains d'entre eux que la solution en nuage de l'entreprise à laquelle ils ont accès est comme un hôtel.

Ils disposent d'une salle à leur nom, d'un endroit privé pour stocker leurs données et d'un endroit où ils peuvent trouver des ressources partagées, comme une salle de réunion. Avec ces exemples, vous pouvez simplement expliquer qu'une solution en nuage est partagée avec d'autres et que, selon l'endroit où elle est située, les règles comme le GDPR ou le Cloud Act sont différentes.

Consciente de cela, j'applique désormais un principe toltèque complémentaire : ne jamais faire de suppositions. Cela apporte beaucoup de précision à mes conversations.

Je ne sais pas si cet article vous inspirera d'une manière ou d'une autre, mais il m'a donné l'envie de reprendre contact avec Nicolas pour le remercier.

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