Nous sommes davantage sensibilisés à la santé mentale. Pourtant, lorsqu'un membre de votre équipe est touché, que faites-vous exactement ? Comment parler à une personne atteinte d'une maladie mentale ? Comment s'engager avec elle lorsqu'elle est absente ou en détresse ? Comment l'aider à se rétablir ? Comment les réintégrer dans un travail productif et épanouissant ?
Le contexte
Voici un exemple concret. On a diagnostiqué une dépression chez une directrice générale, qui était un moteur de productivité depuis des décennies. Son médecin a posé le diagnostic et l'a mise en arrêt de travail pendant un mois. Les partenaires se sont mobilisés pour soutenir sa charge de travail et l'ont renvoyée chez elle.
À votre avis, que se passe-t-il lorsque quelqu'un qui vit de son travail rentre chez lui pendant un mois ?
Il n'est pas surprenant qu'à son retour au travail, elle soit encore plus angoissée. Le médecin lui a prescrit un arrêt de travail plus long. L'être humain, l'équipe et le flux de travail ont été compromis pendant des mois.
Les managers ne sont pas des psychiatres. Faites preuve d'humilité et de respect. Faites appel à des experts si nécessaire. Cela ne signifie pas que vous pouvez renoncer à votre responsabilité de leader lorsqu'un membre de votre équipe souffre. Trois disciplines peuvent nous aider à réintégrer les gens mieux et plus rapidement.
Coach pour la prévention
La plupart d'entre nous ressentent de l'anxiété et de l'inquiétude, ce qui nous permet de rester vigilants face au danger qui nous guette. Un peu de peur peut stimuler la productivité et l'innovation. Lorsque l'expérience de la peur devient omniprésente et hors contexte pendant plus de six mois, elle peut être diagnostiquée comme un trouble anxieux. Un simple coup d'œil aux critères du DSM-5 vous montrera à quel point cette expérience est courante.
Conseils de coaching pour la peur :
- Dans la mesure du possible, donner aux gens des certitudes quant à l'avenir
- Soyez attentif aux signes d'anxiété : expressions de peur, respiration rapide, inquiétudes répétitives.
- Reconnaître l'anxiété et l'inquiétude, puis encourager une action délibérée pour y remédier
- Rassurez votre équipe et rappelez-lui qu'elle sait faire face à l'adversité.
- Modéliser des réactions calmes, confiantes et délibérées face à la pression
- Rappeler aux gens d'être calmes, confiants et curieux dans l'adversité
- Encourager les pauses régulières qui incluent le mouvement, la nature et la socialisation
La déception peut conduire à la tristesse, et c'est une émotion qui nous encourage à essayer à nouveau et à réussir. Lorsque la tristesse et l'autoculpabilisation durent plus de deux semaines, elles peuvent être diagnostiquées comme une dépression, selon le DSM-5. La dépression réduit la productivité et l'innovation.
Conseils de coaching pour la tristesse :
- Encourager la tolérance à l'erreur et à l'échec si l'intention est constructive
- Utiliser les erreurs pour stimuler l'apprentissage et la résolution de problèmes
- Faire preuve d'un optimisme réaliste et pratique et s'attendre à ce qu'il en soit ainsi
- Célébrer et récompenser les succès et la réalisation des objectifs
- Encourager un engagement social positif et sûr au sein de votre équipe
- Veillez à communiquer votre PAE (programme d'aide aux employés).
Faire preuve d'assurance avec les conseillers experts
Vous connaissez vos collaborateurs. Un médecin dispose de quelques minutes pour diagnostiquer et traiter une maladie complexe. Il commet des erreurs. Les troubles anxieux et dépressifs sont de loin les plus fréquents. Viennent ensuite l'autisme, les troubles de l'attention et les troubles bipolaires. Dans la plupart des cas, les personnes peuvent être sûres et productives en milieu professionnel.
La structure et le rythme du travail avec l'engagement social constituent une partie importante de la guérison. Par conséquent, si un conseiller recommande un congé, demandez des éclaircissements. Demandez si la personne peut venir quelques heures par jour ou si elle le juge nécessaire. Dans la mesure du possible, tenez la personne concernée et votre conseiller en ressources humaines au courant.
Si l'on vous diagnostique un "burnout", demandez des précisions. Il ne s'agit pas d'un diagnostic clinique.
N'oubliez pas que la maison peut être une source de solitude et de tristesse pour certains. Si le travail est un élément essentiel de la vie, se déplacer dans un petit appartement isolé pendant des semaines est souvent un facteur de stress supplémentaire.
Un temps de travail régulier, bien que modifié, est un élément important de la prévention et du traitement.
Renforcer et structurer la communication avec les collègues en détresse
Dans la détresse, nous perdons confiance, nous nous inquiétons et nous ruminons. Il est déstabilisant de voir qu'un membre de votre équipe souffre. Il est facile d'éviter de s'engager, ce qui ne fera qu'accroître les doutes et la détresse. Maintenez une communication régulière, honnête et ciblée. Montrez que vous vous souciez d'eux et demandez-leur directement comment ils vont. Donnez-leur un retour d'information direct sur la situation professionnelle.
Expliquez-lui clairement que vous attendez de lui qu'il réintègre l'équipe et que vous l'aiderez tout au long du processus. Demandez-lui ce qu'il compte faire pour favoriser son rétablissement. Demandez-lui comment vous et l'équipe pouvez le soutenir. Indiquez clairement que vous maintiendrez le contact si la personne est en arrêt de travail. Ce contact doit être au moins hebdomadaire.
Conseils de coaching pour le rétablissement et la réintégration :
- Fixer un rendez-vous honnête et encourageant dès que la détresse mentale est signalée.
- Démontrez votre empathie et engagez-vous à les soutenir dans leur rétablissement.
- Clarifier ce que l'organisation peut faire et fera pour aider
- Examiner leur plan de rétablissement et réaffirmer leur soutien
- Voyez si vous pouvez vous mettre d'accord sur une date de reprise du travail normal.
- Prévoir des appels de contrôle hebdomadaires pour suivre les progrès accomplis
- Proposer à la personne de venir au bureau dès qu'elle se sent prête et l'encourager à le faire.
- Envisager le temps partiel, les heures réduites ou les tâches sélectionnées comme des options pour rester connecté
- Structurer le retour de l'intéressé à son plein emploi
- Apportez votre soutien et celui de l'équipe au processus de réintégration
Rappelez-vous que la détresse mentale et émotionnelle fait partie intégrante de la vie. En général, les gens rebondissent et se développent après l'adversité. Votre lieu de travail peut être une cause de détresse. Il peut aussi être une force constructive pour la résilience et le bien-être. Les dirigeants peuvent créer un environnement et une culture de résilience. Le travail peut et doit être une force positive.